CSF Magazine n° 113 - ETRE MAIRE, QUEL METIER

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ETRE MAIRE? QUEL METIER

CSF MAGAZINE 113 ETRE MAIRE QUEL METIER INFOGRAPHIE

La figure du maire demeure la plus populaire dans l’esprit des Français. 55 % d’entre eux lui font confiance, selon les sondages d’opinion – qui n’accordent que 29 % au Président de la République. Leur tâche tâche est lourde et multiple. Sans cesse sollicités, responsables de tout dans leur commune, ils voient leurs moyens diminuer quand leur rôle s’accroît. La commune, depuis la Révolution française, est le cadre premier de la démocratie et celui ou celle qui est à sa tête incarne une légitimité irremplaçable. Du plus petit village rural à la capitale, la fonction de maire est totalement différente, mais ce qu’elle incarne unit en profondeur le pays. Le maire nous représente. Il est notre élu : il doit nous défendre face aux intérêts particuliers ou à la puissance des technocrates, mais aussi agir, construire, donner une suite vivante à l’histoire de la commune et la porter vers l’avenir.

L’ÉLU PRÉFÉRÉ DES FRANÇAIS L’originalité de la démocratie locale remonte à la Révolution : chaque commune devait élire son conseil municipal. Confiance affirmée dans le principe de la démocratie : en février 1790, date de la première élection municipale, la majorité des élus est illettrée. « Quant aux simples maires de communes, on serait effrayé du nombre de ceux qui ne savent ni lire, ni écrire », note Balzac à propos du début du XIXe siècle. Mais à défaut, la confiance des citoyens confère une légitimité nette. La loi du 19 avril 1790 le marque avec force : « Lorsque le maire et les off ciers municipaux seront en fonction, ils porteront pour marque distinctive, par-dessus leur habit, une écharpe aux trois couleurs de la nation, bleu, rouge et blanc, attachée d’un noeud, et ornée d’une frange couleur d’or pour le maire, blanche pour les officiers municipaux ». Le principe politique est toujours en vigueur : ce ne sont pas les diplômes qui font l’élu, mais la confiance du suffrage. Elle est plus difficile à conquérir qu’un parchemin…
Ainsi s’est construit le paysage politique français : l’élection est la règle depuis le plus petit village jusqu’aux grandes cités. Commune, département, nation… la pyramide républicaine a sa cohérence. Il est vrai qu’aujourd’hui, un autre triptyque se dessine : communauté, région, Europe, mais seule la force du suffrage peut modifier le paysage. À suivre donc ! On note que la participation aux élections européennes a été jusqu’à présent un marqueur de défiance à l’égard des institutions européennes. La participation aux élections départementales montre à l’inverse que les Français sont attachés au département dans les régions rurales, mais s’en désintéressent dans les grandes villes.
Voilà sans doute pourquoi le maire résiste à tout ! Dans l’océan de défiance qui submerge le monde politique, il conserve une autorité et une légitimité enviables. On ne s’étonne pas d’ailleurs de voir des ministres quitter le gouvernement pour redevenir maire. Récemment, Gérard Collomb a délaissé le ministère de l’Intérieur pour l’Hôtel de ville de Lyon : « Je reviens sur mes terres », disait-il avec gourmandise.

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