CSF Magazine n° 124 - Handicap : ces réalités qui dérangent

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Handicap : ces réalités qui dérangent


On dénombre près de 12 millions de personnes en situation de handicap en France. Un chiffre qui prend en compte les handicaps lourds comme les incapacités mineures : 1,5 million de personnes sont mal-voyantes ou non-voyantes, la mobilité réduite concerne environ 3,5 millions de personnes, 700 000 souffrent d’un handicap intellectuel… Depuis la loi de 2005, les politiques publiques en faveur de l’intégration des personnes en situation de handicap se sont développées. Mais de l’école à l’emploi, de l’accueil en établissement aux revenus, les insuffisances restent criantes. 2 millions de personnes en situation de handicap vivent en-dessous du seuil de pauvreté.
Comment surmonter tant d’obstacles ? Il n’y a pas que les escaliers ou les trottoirs trop hauts, pour rendre la vie difficile. Il y a souvent la volonté de ne pas voir. Le souci de l’autonomie de chacun et le respect de ces droits invitent pourtant à regarder en face ces réalités qui dérangent.

La formation, l’arbre qui cache la forêt

Depuis la loi de 2005, l’objectif est d’accueillir tous les enfants en situation de handicap dans l’école de leur quartier, « quels que soient leurs besoins ». Perspective louable pour insérer ces enfants parmi ceux de leur âge et limiter l’effet de ségrégation que risque toujours d’entraîner le handicap. On appelle cela « l’école inclusive ». Aujourd’hui environ 385 000 enfants sont ainsi scolarisés en milieu classique, soit en classe ordinaire, soit comme élèves accompagnés, soit en classe d’Unité localisée pour l’inclusion scolaire (Ulis), et leurs résultats sont aussi bons, voire meilleurs, que ceux de leurs camarades, selon les évaluations des acquis. Beaucoup de ces élèves bénéficient de la présence à leurs côtés d’un accompagnant d’élève en situation de handicap qui les aide à suivre la classe et partager la vie quotidienne à l’école.
Mais cette vue générale cache bien des difficultés. Enseignants et camarades de classe se trouvent souvent dépourvus face à des besoins exprimés par l’élève en situation de handicap qu’ils ne comprennent pas. La formation des enseignants mériterait d’être améliorée. Quant aux accompagnants, leur statut demeure précaire : ils sont recrutés par CDD de trois ans renouvelables une fois, avant d’accéder au CDI ! Et leur salaire est maigre. Comment attendre dans ces conditions une formation de qualité ?